Animal
- Fidel Fourneyron : Trombone, compositions
- Joachim Florent : Contrebasse
- Sylvain Darrifourcq : Batterie
Disponible depuis le 25 mai sur ONJ Records / L’Autre Distribution
Fidel Fourneyron réunit ici autour de ses compositions, pour la première fois ensemble, deux musiciens parmi les plus en vue sur la nouvelle scène du jazz européen : Sylvain Darrifourcq à la batterie et Joachim Florent à la contrebasse.
Presse
- “C’est diablement savoureux ! “ – Louis-Julien Nicolaou – FFF Télérama
- “Un disque magnifique et audacieux” – Jean François Mondot – CHOC Jazzmagazine
- “Animal est délicieux, comme souvent avec le tromboniste et sa vertigineuse inclinaison à coulisser des mondes” – Pierre Tenne – INDISPENSABLE Jazznews
Animal par Franpi Barriaux
Il y a cinquante ans, Manset supputait qu’en tant qu’animal, il y avait de bonnes raisons d’être mal. Un demi siècle plus tard, Fidel Fourneyron a tout loisir de penser le contraire, et le statut animalier est plutôt digne d’être sublimé ; c’est ce qu’il affirme et défend avec deux vieux compagnons de route de ce musicien insatiable, membre de l’ONJ d’Olivier Benoit qui accompagne le présent projet dans le cadre de l’ONJ’Fabric ou encore le trio Un Poco Loco.
Joachim Florent (Imperial Quartet) à la basse et Sylvain Darrifourcq (MilesDavisQuintet!) ont ceci en commun avec le tromboniste qu’ils ne supportent pas de passer plusieurs fois aux mêmes endroits, sauf à vouloir marquer leur territoire. Un réflexe sauvage qui souligne une musique indomptable ? Il convient parfois de faire fonctionner son cerveau reptilien pour incarner les êtres farouches choisis dans le bestiaire du groupe : Un chat langoureux, plus à même de vagabonder sur les toits qu’à être un cat de bonne famille avec ses lignes brisées telles des vibrisses en bataille. Un singe espiègle et agile qui passe de branches en branches dans une forêt tumultueuses ou un loup hurleur que la faim tiraille dans un blues acéré.
Les portraits bestiaux de Fourneyron décrivent en creux des caractères ; l’animal comme métaphore et reflet de l’âme humaine, on connaît ça depuis Ésope, mais le tromboniste ne se pose pas en moraliste, il extrait de ces silhouettes toutes sortes de qualités . Elles sont nombreuses, mais toujours fondues dans une dynamique collective. L’observation est la première des facultés, tant il y a dans les entrechats du cheptel des gestes familiers des attitudes symptomatiques et une certaine félinité, notamment lorsque la coulisse se faufile entre basse et batterie comme si elle se dissimulait derrière un fourré luxuriant.
Le mimétisme est le second des talents, qui permet au trio d’avancer avec une cohésion irréfragable, où l’on parfois percevoir chaque mouvement sans jamais les anticiper. L’écoute enfin, puisque la matière sur laquelle courent les créations d’Animal est en constante régénération, prête à toutes les mutations et les évolutions pour pouvoir se perpétuer. Une musique naturaliste ? Si c’est le cas, c’est au sens de Darwin, vivante et joyeusement turbulente, pas du genre à se retrouver punaisé dans un muséum encaustiqué. Animal, on est bien, finalement.
Franpi Barriaux
- Artwork : Solène Chesnais
- Prise de son et mixage : Pierre Favrez
- Animal est accompagné par le dispositif ONJ Fabric de l’Orchestre National de Jazz.
Photos : Simon Lambert
Animal est soutenu par l’ADAMI, le FCM, MFA, et la Mairie de Paris.